création 2018
Le dispositif choisi : une salle de classe réelle. Le théâtre s’invite dans l’établissement scolaire. Deux comédiens joueront respectivement le prof et l’élève (Amine). Le quatrième mur n’existe pas. La place du public est ambivalente : les élèves-spectateurs font partie du jeu.
Utopie ? Le Rap est entré dans les programmes de l’Éducation nationale. Il a conquis ses lettres de noblesse. Un élève est interrogé. Il doit citer des œuvres majeures, des grands noms, des dates importantes, mais il ne connaît pas sa leçon. Rapidement la pratique prend le pas sur la théorie, la tension monte et prend la forme d’une Battle. Conflit de génération, mais conflit culturel aussi. Dans le cadre du cours, le temps d’un exercice, d’une joute verbale, le rapport hiérarchique disparaît. La Battle est une figure du rap, où l’on combat l’un contre l’autre avec les armes de la parole et de la technique du rap. On peut imaginer que, dans cette épreuve, le professeur et l’élève s’affrontent vraiment, puis on s’aperçoit que c’est juste une partie de l’exercice. C’est un jeu de faux-semblant. Mais qui évoque des questions essentielles… Le rap aborde beaucoup de domaines : l’histoire, la dimension sociale, la dimension musicale, technique, poétique, littéraire. Le point commun des rappeurs, c’est qu’ils adorent le texte. Qu’est-ce qu’on fait de cette culture ? On se l’approprie ? On la renvoie ? Les questions posées sont celles que se pose l’éducation ou celles qu’elle ne se pose pas et qui resteront des béances dans l’Histoire de France. La naissance du rap, c’est tout de même la naissance d’une contestation face à une oppression sociale. Une contestation qui est très en lien avec les mouvements de décolonisation, avec cette histoire coloniale française. On ne peut pas parler de l’histoire du rap français sans évoquer l’histoire coloniale. Alors quel message tirer de tout cela ? La pièce de David Lescot ne dit rien là-dessus. Elle compte bien rester une utopie. Une utopie où le dialogue reste possible.
Rencontres et actions satellites seront menées parallèlement au processus de création.
Des collaborations avec d’autres structures des communes aussi, notamment avec l’équipe du cinéma Le vagabond autour d’une journée « cultures urbaines ».
Des croisements amateurs-professionnels : création d’un épilogue de danse Hip Hop, interprété par un groupe d’élèves des établissements de Saint-André-les-Vergers, de Bar/Aube et de Brienne-le-Château.
Chorégraphie mise en espace par la chorégraphe Paola Piccolo et la metteure en scène Catherine Toussaint.
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> dossier pédagogique du spectacle
Distribution
Avec Karim Billon et François Cancelli
Mise en scène : Catherine Toussaint
Vidéo : Élise Boual
Graff numérique : BARTH
Musique : Karim Billon
Décor : François Cancelli
Lumières : Sylvain Niemaz
Costumes : Jennifer Minard
Collaboration artistique / chorégraphie : Paola Piccolo
Coproductions
La Strada Cie, l’Espace Gérard Philippe de Saint-André-les-Vergers, La MPT de Bar-sur-Aube, la MPT de Brienne-le-Château.
Spectacle réalisé dans le cadre d’une « résidence territoriale nomade » soutenue par la Région Grand-Est, la DRAC Grand Est et coordonnée par la Fédération des MJC de l’Aube.